Adnotatio. La bibliothèque de Césarée.
La bibliothèque de Césarée
Eusèbe (ca. 260 – ca. 340) pouvait consulter la source de ses citations, le Περi υδαiων d’Alexandre Polyhistor, dans la bibliothèque épiscopale de Césarée. Cette bibliothèque avait été constituée lorsqu’Origène, ayant quitté Alexandrie à la suite de controverses avec l’évêque Démétrios, s’était installé dans la ville et y avait été consacré prêtre en 232. Origène avait transféré dans la ville palestinienne une partie de la riche bibliothèque de son école. La bibliothèque devait s’agrandir ultérieurement pendant les vingt années de son séjour à Césarée ainsi qu’après sa mort (251/253) grâce à l’action du maître d’Eusèbe, Pamphile, devenu chef de l’école à la fin du IIIe siècle.2 La bibliothèque, qui comptait des livres d’auteurs chrétiens, juifs et païens dans différents domaines, n’offrait pas simplement un support à l’activité pédagogique de l’école épiscopale; elle comprenait aussi des archives et un scriptorium où l’on menait une intense activité philologique et éditoriale.3 Le nombre de rouleaux et de codices possédés par la bibliothèque à l’époque d’Eusèbe est difficile à établir. Isidore de Séville donne un chiffre exagéré lorsqu’il affirme que Pamphile in bibliotheca sua prope triginta voluminum millia habuit (Ethym. 6,6,1). De la recherche qu’Andrew J. Carriker a menée sur les oeuvres consultées par Eusèbe dans ses écrits majeurs, il résulte que le nombre des ouvrages (qui ne coïncide pas avec celui des volumes) de la bibliothèque de Césarée dépassait les 400, sans compter les manuels philosophiques, rhétoriques et bibliques.4
2 Cf. Eus. HE 6,20,32; Jérôme, Epist. 34. Sur le possible emplacement de la bibliothèque cf. McGuckin 1992, pp. 19–21.
3 Sur la bibliothèque cf. Cadiou 1936; Barnes 1981, p. 333.
4 Carriker 2003, p. 31.
Lanfranchi, L’Exagoge d’Ezéchiel le Tragique. Introduction, texte, traduction et commentaire. In: Studia in Veteris Testamenti Pseudepigrapha, No. 21. p. 174.