Dhorme. Notice sur la vie et les travaux de M. l’abbé Jean-Baptiste Chabot, membre de l’Académie. 1952.

NOTICE
SUR LA VIE ET LES TRAVAUX

DE

M. L’ABBÉ JEAN-BAPTISTE CHABOT

MEMBRE DE L’ACADÉMIE

PAR

M. ÉDOUARD DHORME

MEMBRE DE L’ACADÉMIE

Je ne doute pas, Messieurs, que le jour où vous m’avez appelé à l’honneur de succéder au regretté Jean-Baptiste Chabot, vous n’ayez cédé au désir de remplacer un orientaliste par un orientaliste et plus spécialement un sémitisant par un sémitisant. Nos études n’ont pourtant pas été confinées dans un domaine identique. Jean-Baptiste Chabot s’est attaché plus particulièrement au syriaque, à l’araméen, au phénicien, au libyque. J’ai été voué à l’hébreu, d’une part, à l’assyro-babylonien, d’autre part. Mais il n’existe pas de cloison étanche entre les langues sémitiques et l’on ne peut s’occuper de l’une sans entendre le son des autres. Il faut reconnaitre aussi que, pour mon prédécesseur, comme pour moi-même, c’est la Bible hébraïque, cette mère de l’orientalisme dans les églises occidentales, qui a guidé nos premiers pas sur les chemins de la philologie sémitique et de la linguistique orientale. Il est vrai que Jean-Baptiste Chabot, pour des raisons qu’il est facile de deviner, s’éloigna très vite du terrain dangereux de l’exégèse scientifique. Il préféra s’adonner à des recherches de tout repos du côté doctrinal. Et c’est à peine si nous pouvons connaître son attitude vis-à-vis des questions controversées entre théologiens par cette phrase que je relève dans une notice consacrée à Silvestre de Sacy, pour le centenaire de sa mort, en 1938 : ” Il semble bien que ce soit à l’école de Richard Simon qu’il (Silvestre de Sacy) ait puisé les sages principes de ce qu’on pourrait appeler son libéralisme biblique “1. De toute façon, je ne sortirai pas de mon horizon familier, en m’efforçant de retracer devant vous non point la vie et les vertus, comme on dit en style hagiographique, mais simplement la vie et les travaux de celui que vous appeliez communément l’abbé Chabot, titre sous lequel il passera à l’immortalité académique.

1. Cité: par R. Dussaud, La nouvelle Académie du Inscriptions et Belles-Lettres, I (1946), p. 162.

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Foreville. Une lettre inédite de Jean de Salisbury, évêque de Chartres. 1936.

Jean de Salisbury est l’un des personnages les plus représentatifs du XIIe siècle : homme d’étude et d’action, de vaste culture acquise au contact des anciens et pétrie de christianisme, il appartient à ce clergé occidental quasi supra-national par son humanisme chrétien, par l’ampleur de ses relations, la diversité des pays où il vécut, l’importance des missions dont il fut chargé.

Né en Angleterre, il étudia et enseigna en France, parcourut l’Italie au service du pape Eugène III; à son retour en Angleterre, il fut attaché à l’évêque de Cantorbéry Thibaud, dédia son Polycraticus à Thomas Becket, alors chancelier du roi Henri II, et demeura l’ami, le fils dévoué et le conseiller écouté de l’ancien chancelier devenu primat d’Angleterre.

Contraint à l’exil pour avoir, par ses écrits sans doute, déplu au Plantagenêt, il se retira en France près d’un autre de ses amis et protecteurs, Pierre de la Celle, alors abbé de Saint-Remi de Reims, mais quittera plus d’une fois sa retraite pour servir la cause de l’archevêque Thomas exilé à son tour, auquel il gardera la plus admirable fidélité malgré son désir de revoir sa patrie.

La paix rétablie entre le roi et le primat, il précédera ce dernier en Angleterre, l’accueillera à son retour et sera près de lui lorsque le prieuré de Christchurch subira l’assaut des meurtriers.

Après le drame du 29 décembre 1170, qui fit de l’archevêque Thomas Becket un martyr de la fidélité à Dieu et à l’Église romaine, Jean de Salisbury, devenu en 1174 trésorier d’Exeter, quittera l’Angleterre après son élection par le chapitre de Chartres le 22 juin 1176 ; consacré à Sens le 8 août par Maurice de Sully, évêque de Paris, il achèvera sa vie comme évêque de Chartres le 25 octobre 1180.

Foreville Raymonde. Une lettre inédite de Jean de Salisbury, évêque de Chartres. In: Revue d’histoire de l’Église de France. Tome 22. N°95, 1936. pp. 179-185.

doi : 10.3406/rhef.1936.2766
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